Petite marche (de 16km) du côté de Williamsburg
- Mathilde Félicier
- 9 oct. 2015
- 4 min de lecture
Deux mois que je suis ici bientôt il était temps d'aller explorer le plus hipster des quartiers de New-York ! Ce fut la promenade (qui s'est transformée en randonnée) dominicale de ce dimanche (oui on est en vendredi, je suis encore à la bourre, je sais). Pensant d'abord que le quartier était relativement petit, notre idée était de redescendre vers le sud de Brooklyn et avec chance aller faire un petit tour à Coney Island (en prenant le métro bien sûr, je vous vois venir les connaisseurs). RATÉ ! Sortie de métro à Bedford Avenue et on se demande si on est toujours à New-York. Oui, mais seulement dans un nouveau quartier. Quand on a jamais vraiment quitté Manhattan comme moi, on est presque étonné de ne plus voir aucun gros building border les trottoirs, faisant à place à l'inverse, à de petits immeubles deux ou trois étages. On respire enfin, on voit le soleil toute la journée, bon sang ça fait du bien. Fini les sirènes de pompier, les klaxons à tout va et les embouteillages. Alors je ne sais pas si c'est le même cas durant la semaine mais en tout cas, l'ambiance est radicalement différente et c'est plutôt très (très très très) agréable.

En te balandant un peu sur Bedford Avenue (c'est d'ailleurs dans cette rue que se trouve la galerie de Rufus Humphrey, je dis ça.. ok je me tais), tu comprends très rapidement pourquoi le mot hipster est de rigueur avec friperies, pubs, restaurant, magasins bio, street art, et déco scandinave en tout genre.


Mais ce serait tout de même malhonnête de ma part de dire que ça n'est pas super chouette. Dans les rues environnantes, tu retrouves de vieux hangars ou petites usines désafectées réaménagées en cantine-resto et en magasins-marchés éphémères. Alors oui vous direz, ohlalala c'est tellement hipster. Mais après tout, on s'en bat vraiment les miches parce que c'est top. C'est moderne, très accessible, les gens sont sympas et c'est vivant. C'est très jeune comme quartier et plutôt cosmopolite. Tu quittes l'ambiance un peu "fancy" de Manhattan pour une culture un peu plus underground (car c'est pas à Manhattan que tu trouveras une soirée techno par exemple). Et le plus étonnant (ou non pas vraiment au final), c'est que le quartier grouille de français. T'entends du français partout, à chaque coin de rue, tu finis même par te demander si le hipster de base ne serait pas finalement français ?

Transition radicale car après le quartier hispter nous sommes tombées dans le quartier juif de Williamsburg. Et pas des moindres. Tu deviens tout d'un coup avec ta pote la seule personne habillées "normalement" car dans le quartier ils ne sont pas croyant qu'à moitié. Déjà, tu sens l'esprit très communautariste à voir comment le quartier ne semble habité que par des personnes de cette confession. On a du croiser 2 ou 3 personnes habillées comme nous sur environ une heure à marcher dans ce quartier. La tenue est aussi très significative : Grand manteau noir, chaussettes blanches, chaussures noires, chapeau et/où schtreimel (un gros chapeau de fourrure, voir la photo au dessus qui n'est d'ailleurs pas de moi, oui c'est plutôt délicat de prendre des photos sans passer pour un touriste qui prend les gens pour des animaux de foire), barbe et papillotes (les petites bouclettes sur le côté) pour les hommes et jupes jusqu'en bas des genoux pour les filles et femmes. Bref, on se croirait pas en 2015 tout d'un coup.




Et le plus frappant, c'est que tout, je dis bien tout est écrit en hébreux, les magasins, les affiches d'évènements, les écoles, jusqu'aux bus scolaires. La question qu'on s'est posée a été : est ce qu'il y avait un évènement particulier pour qu'il y ait autant de monde et autant de regroupements (dans des espèces de petites cabanes en bois sur le trottoir) ou alors était-ce un dimanche normal chez nos amis juif ? La question méritera d'être éclairée par une seconde visite ma foi.
En redescendant vers Brooklyn, tu quittes le quartier chicos juif pour arriver sur une zone déjà beaucoup plus industrielle avec grosses usines et hangars. Plus tu t'en rapproches et moins les habitants semblent descendantes, ressemblant plus à des HLM délabrés qu'autre chose. C'est pas ghetto (enfin quoi que) mais t'aimerais pas trop trainer la nuit ici. Et le problème c'est que quand tu marches sans savoir où aller ben tu trouves à ce point là :

Et tu te sens un peu con.
Donc tu fais demi tour et tu longes l'Hudson jusqu'au Williamsburg Bridge pour retourner à Manhattan, bah oui on a marché 16km avec tout ça ma vieille, et tu le sens dans les pattes ! Si vous voulez voir plus de photos je publierai très bientôt un album New-York dans la Galerie.
Au passage, j'avais dit que je vous ferai un petit débrief de mon après-midi techno (qui était aussi à Williamsburg), bah écoutez, Robert Hood, Moodymann, Carl Craig, Gaiser et Audion, et avec la jolie vue en prime, je vous laisse admirer la vue ça résume la belle journée que j'ai passé :


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